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On parle souvent de crêpes bretonnes, de pancakes américains, de blinis russes… et pendant ce temps, une merveille reste discrète au fond des casseroles lorraines. Les vautes, ces crêpes épaisses, dorées et ultra moelleuses, méritent largement de revenir au centre de la table. Elles réchauffent la maison, remplissent l’assiette, et réveillent surtout beaucoup de souvenirs.
Les vautes sont des crêpes traditionnelles de Lorraine, épaisses d’environ 1 cm. Rien à voir avec une crêpe fine qui se plie en quatre. Ici, on parle de rondelles généreuses, bien dorées, avec un cœur tendre.
On les prépare à partir d’une pâte à crêpes enrichie de levure et de maïzena. Résultat : une texture plus aérienne, presque entre la crêpe et le petit gâteau. On les cuit dans un peu d’huile, à la poêle, et on les sert aussitôt, encore fumantes.
En Lorraine, leur nom suffit souvent à faire remonter des images très simples : la pluie contre les vitres, la cuisine qui sent le beurre chaud, la table remplie et les discussions qui montent. Une vraie cuisine de famille, sans chichi.
Les vautes sont typiques d’une cuisine paysanne qui ne jette rien. Un peu de farine, des œufs, du lait, un peu de sucre, de l’huile. Et pourtant, un résultat qui tient au corps et au cœur.
On les dégustait souvent le soir, quand tout le monde était rentré, ou le dimanche après-midi pour un goûter improvisé. On en faisait des piles entières, posées sur un plat au milieu de la table. Chacun se servait, les tartinait, en reprenait une autre sans vraiment compter.
Ce n’est pas une recette de restaurant. C’est une recette de maison, de grand-mère, qui s’adapte facilement. On peut les faire plus ou moins sucrées, plus ou moins épaisses, les garnir ou juste les saupoudrer de sucre.
Voici une version simple et fidèle à l’esprit lorrain. Les quantités indiquées permettent de préparer environ 8 à 10 vautes, selon la taille de la poêle.
La réussite des vautes se joue dans la poêle. Trop chaud, elles brûlent dehors et restent crues dedans. Pas assez chaud, elles absorbent l’huile et deviennent lourdes. Il faut trouver ce juste milieu.
Les vautes se savourent de préférence toutes chaudes, à la sortie de la poêle. On les pose sur les assiettes au fur et à mesure. La table devient alors un petit théâtre où l’on se passe le sucre, la confiture, le miel.
Version sucrée, elles sont parfaites avec :
On peut aussi glisser directement dans la poêle, sur la pâte qui commence à prendre, des brimbelles ou des mirabelles surgelées. Elles s’enfoncent un peu, caramélisent légèrement. Chaque bouchée devient alors un mélange de pâte dorée et de fruits fondants.
La recette de base est légèrement sucrée, mais il est très simple de préparer des vautes salées. Il suffit de réduire le sucre (ou de le supprimer) et d’augmenter un peu la pincée de sel.
Vous pouvez ensuite les garnir comme des petites crêpes-plateaux :
C’est une excellente idée pour un dîner simple, quand vous avez peu d’ingrédients mais envie de quelque chose de chaud et rassasiant.
Dans un monde où tout va vite, où l’on achète des crêpes toutes faites au rayon frais, les vautes rappellent un autre rythme. On prend le temps de préparer, de laisser reposer, de cuire lentement, de partager.
C’est aussi une manière de faire vivre le patrimoine culinaire lorrain. Comme la quiche ou la tourte, les vautes racontent un territoire, un climat, des familles réunies autour d’un plat simple. Les refaire chez soi, c’est prolonger cette histoire, même si l’on n’habite plus en Lorraine.
Alors, pourquoi ne pas prévoir ce week-end une grande cuisson de vautes ? Deux heures de repos pour la pâte, quelques minutes de cuisson, et vous aurez sur la table une pile épaisse, dorée, généreuse. De quoi faire dire à tout le monde : “c’est lorrain, c’est fin bien”.